Actualités
L’Outplacement en perspective

Le piège de la désirabilité sociale

La désirabilité sociale, de quoi parle-t-on ?

Selon Wikipedia, le biais de désirabilité sociale est décrit comme la tendance que l’on a tous de vouloir se présenter sous son meilleur jour.

Tentons d’y voir plus clair, de décrypter cette stratégie relationnelle, son intérêt et ses pièges, et voyons comment cela s’applique aux personnes en transition de carrière.

Vouloir se présenter sous un jour favorable

Pour pouvoir se présenter sous un jour favorable (ou plus précisément : chercher à être en adéquation avec les comportements et les normes sociales en vigueur dans un contexte social ou culturel donné), il est nécessaire de passer du temps à observer et imaginer ce que les autres définissent comme un « jour favorable » et quelles sont les normes sociales en vigueur. Pour nous, chez Perao, c’est un point de vigilance car qui dit imagination, dit potentiellement croyance et fantasme.

La désirabilité sociale, utile et indispensable

La désirabilité sociale est évidemment nécessaire : j’évolue dans un corpus social, donc j’intègre ses règles et je les partage. C’est parce que je considère l’autre que je m’adapte à lui, et que je suis en relation. Ca me permet de ne pas être en marge. Je suis perçu comme quelqu’un d’adapté socialement. C’est donc une stratégie relationnelle payante.

Le piège de l’excès

Comme toute solution, poussée à l’extrême elle peut aussi devenir un problème ou un piège : si je deviens esclave de cette désirabilité sociale, je n’agis plus selon mes propres désirs, je nie ma personnalité, je m’efface progressivement. En cherchant à exister socialement, je disparais, comble du paradoxe !

Le danger pour les personnes en transition de carrière

  • « Je dois accomplir le destin qui m’est assigné » : je ne vais que vers des projets professionnels évidents, convenus, qui vont confirmer la croyance que j’ai de ce que les autres attendent de moi. Je risque la frustration et je réduis le champ d’opportunités.
  • « Je ne sais plus quelles sont mes compétences singulières et différenciantes. Je ne sais plus ce que je vaux » : à force de me conformer, j’ai reçu de moins en moins de reconnaissance positive, je me suis alors encore plus conformé pensant que ça me permettrait alors d’en recevoir, j’ai l’impression de ne plus avoir la moindre originalité.
  • « Je n’ai pas l’impact que j’aimerais, je me sens incompris » : alors que j’ai toujours été reconnu pour mes qualités de contrôle de soi et de stabilité émotionnelle, on me dit aujourd’hui que je ne suis pas un leader authentique.

Quelques conseils

1 – D’abord s’interroger sur les moteurs qui nous poussent à agir:

  • Pour quoi et pour qui fais-je cela ?
  • En ai-je vraiment envie ?
  • Quels bénéfices j’en retire ?
2 – Reprendre la main sur son destin en comprenant que l’on est un acteur responsable. Nous invitons nos clients à questionner le rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans l’aggravation ou dans la résolution de leurs problèmes.
3 – Enfin, se réhabituer progressivement à agir et à se confronter à ses propres envies. Nous proposons ainsi des terrains d’expérimentation sécurisés à nos clients leur permettant de passer d’un contrôle a priori à un contrôle a posteriori de leurs comportements.

France LYS et Jérôme MARQUIS, spécialistes des transitions de carrière réussies.

Photo de Joeyy Lee sur Unsplash